Monique Chemillier Gendreau, mercredi 27 février 2013
Major works on the Palestinian exodus
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[1] idem
[2] 16 décembre 1966
[3] Article 1, Pacte International des droits civils et politiques, Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels
[4] article 2
[5] Ce droit a été largement confirmé par la Cour Internationale de Justice dans l’Affaire du Timor Oriental et dans l’Opinion consultative sur la construction du mur par l’Etat d’Israël et aussi dans l’affaire des activités militaires au Nicaragua où la Cour a implicitement élargi son contenu et l’a clairement mis en rapport avec le principe de la non-intervention et avec le droit des peuples à choisir son propre modèle politique et idéologique.
[6] résolution 1514 de 1960
[7] dans ce qui se dégage des deux pactes internationaux de 1966
[8] Déclaration de l’Assemblée générale de l’ONU
[9] résolution 446 du 22 mars 1979, Conseil de Sécurité, Nations Unies
[10] toutes les résolutions prises dans le cadre du chapitre 6 n’ont aucune valeur contraignante alors que celles du chapitre 7 le sont
[11] CIJ, Arrêt Barcelona Traction, Recueil, 1970.
[12] CIJ, Arrêt Barcelona Traction, Recueil, 1970, § 33.
[13] CIJ, Arrêt Barcelona Traction, Recueil, 1970, § 34.
[14] La Cour a rappelé dans son arrêt du 11 juin 1996 à l’égard des problèmes liés à l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide que : "(...) les droits et les obligations consacrés par la Convention sont des droits et obligations erga mnes". Arrêt, Recueil, 1996, § 31. D’ailleurs la même Cour, dans son Avis sur la Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, a réaffirmé que les obligations internationales s’imposent "à tous les Etats, qu’ils aient ou non ratifié les instruments conventionnels qui les expriment, parce qu’elles constituent des principes non transgressibles du droit international coutumier." Recueil, 1966, § 79.
[15] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, AC, 19 juillet 2004, § 155.
[16] CIJ, Affaire relative au Timor Oriental, Recueil, 30 juin 1995, § 29.
[17] Carrillo-Salcedo, J.A., « Cours général de droit international », Recueil des Cours de l’Académie de la Haye, 1996, p. 264.
[18] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, AC, 19 juillet 2004, § 143.
[19] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, AC, 19 juillet 2004, § 145.
[20] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, AC, 19 juillet 2004, § 147.
[21] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, AC, 19 juillet 2004, § 120.
[22] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, Avis consultatif, 19 juillet 2004.
[23] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, Avis Consultatif, 19 juillet 2004 § 159.
[24] Assemblée Générale-ONU, Résolution 2625, Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre Etats, 24 octobre 1970.
[25] CIJ, Conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé, AC, 19 juillet 2004, § 159.
Ramzy Baroud
Les anciennes générations transmettent le souvenir implacable et oppressant de leur expérience collective aux jeunes Palestiniens, dont beaucoup vivent leur propre Nakba aujourd’hui.
Pour couvrir la Nakba, les médias arabes et autres sympathisants jouent une musique triste et montrent des clichés en noir et blanc de réfugiés effrayés dans l’exode. Ils soulignent à juste titre le concept de sumud**, la loyauté indéfectible, quand ils montrent des Palestiniens de tous âges attachés aux clés rouillées de leurs maisons et insistant sur leur droit au retour. D’autres médias moins empathiques commentent la Nakba comme une fausse note gênante dans l’épopée de la naissance prétendument miraculeuse d’une nation avec sa progression vers une oasis idyllique de démocratie. Ce que ces représentations réductionnistes échouent souvent à montrer, c’est que la Nakba dont ils évoquent le début, ne s’est jamais réellement achevée.
Ceux qui ont subi la souffrance, les dommages et la perte qu’est la Nakba doivent encore obtenir la justice qui leur a été promise par la communauté internationale. Aux termes de la Résolution 194 de l’ONU « ... qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible ... » (article 11).
Ceux qui ont apporté cette injustice vont aussi atteindre leurs objectifs ultimes en Palestine Après tout, ce n’est pas par hasard qu’Israël a défini des frontières.
David Ben Gourion, le premier à devenir Premier Ministre d’Israël a un jour prophétisé que "les anciens (réfugiés) vont mourir et les jeunes vont oublier ». Il parlait avec toute la dureté du conquérant. Ben Gourion a exécuté ses plans de guerre jusqu’à leur dernière extrémité. Chaque région de Palestine destinée à être prise a été capturée, ses habitants expulsés ou massacrés dans leurs maisons et leurs villages. Ben Gourion a « nettoyé » le pays mais il a échoué à nettoyer le passé d’Israël. La mémoire persiste.
Ben Gourion a fait allusion au village de ma propre famille - Beit Daras - qui a connu trois batailles et un massacre. Dans une entrée de son Journal le 12 mai 1948, il écrit : "Beit Daras a été pilonné au mortier. Cinquante arabes (tués). Les (villages de) Bashit et Sawafi ont été occupés. Il y a un exode de masse des zones proches (voisins à Majdal). Nous avons eu 5 morts et 15 blessés ». (Journaux de Guerre, 1947-1949).
Plus de cinquante personnes ont été tuées à Beit Daras ce jour-là. Une vieille femme de Gaza, Oum Mohammed, dont je parle dans mon dernier livre « Mon Père fut un combattant pour la Liberté », fait allusion à un événement qui paraît être le même.
« La ville était bombardée et encerclée de tous côtés. Il n’y avait aucune issue. Les hommes armés (les combattants de Beit Daras) ont dit qu’ils allaient contrôler la route vers Isdoud [Ashdod] pour voir si elle était ouverte. Ils se sont avancés et ont tiré quelques coups de feu pour voir si on tirait en retour. Personne ne tira. Mais ils (les forces sionistes) se cachaient et attendaient en embuscade. Les hommes armés sont revenus et ont dit aux gens d’évacuer femmes et enfants. Les gens sont sortis (y compris) ceux qui étaient réunis dans ma grande maison, la maison familiale. Il y avait surtout des femmes des enfants dans cette maison. Les (soldats) juifs ont laissé sortir les gens puis ils les ont fauchés avec des bombes et des mitrailleuses. Il est tombé davantage de gens que ceux qui étaient capables de courir. Ma sœur et moi ... nous avons couru à travers champs, nous sommes tombées et nous nous sommes relevées. Ma sœur et moi nous avons fui ensemble en nous tenant par la main. Les gens qui ont pris la grand-route ont été tués ou blessés. Le feu tombait sur les gens comme du sable. Les bombes d’un côté et les mitrailleuses de l’autre ».
Ben Gourion ne mettrait pas nécessairement en doute le témoignage d’Oum. Il a déclaré candidement : « N’ignorons pas la vérité sur nous-mêmes ... politiquement nous sommes les agresseurs et ils se défendent ... Le pays est à eux, parce qu’ils l’habitent, alors que nous voulons venir ici et nous installer, et de leur point de vue nous voulons prendre de leur pays » (cité par Chomsky dans ’Le triangle fatidique’).
C’est précisément pour cette raison que ni les anciens ni les jeunes n’ont oublié. Chaque jour est une autre manifestation de cette même nakba prolongée qui dure depuis 64 ans maintenant. Les galères des jeunes d’aujourd’hui sont inextricablement liées au déracinement horrible et violent survenu il y a des décennies.
La Nakba est aussi restée un projet continu au fil des générations de sionistes israéliens.
A la mort de Ben Gourion en 1973, l’actuel Premier Ministre Benjamin Netanyahou avait 24 ans. Il faisait alors sa dernière année de service dans l’armée israélienne et aujourd’hui il dirige Israël avec une coalition qui inclut presque trois quarts du Parlement israélien. Comme la plupart des dirigeants israéliens il continue de contribuer à tout le discours qui a permis de conquérir la Palestine. Il parle de paix, pendant que ses soldats et ses colons en armes s’emparent de maisons et de fermes palestiniennes. Il fait aux Palestiniens des offres réitérées de pourparlers « inconditionnels », tout en répétant son rejet violent de toute aspiration palestinienne. Son lobby à Washington est plus fort que jamais. Il règne absolument, en continuant à réaliser la « vision » des premiers sionistes.
D’anciennes clés et d’anciens actes relatifs aux terres volées témoignent de l’expérience intergénérationnelle qu’est la Nakba. Aujourd’hui les Palestiniens sont toujours parqués derrières des postes de contrôle militaires. On leur dénie le droit à des soins médicaux adéquats, et leurs antiques oliviers sont implacablement arrachés par les bulldozers. Toutefois, ce qu’Israël n’a pas été capable de contrôler, c’est la détermination des Palestiniens. La prison, le poste de contrôle et le fusil demeurent dans notre mémoire collective d’une manière qui ne peut être capturée contrôlée ou abattue.
En fait, la Nakba n’est pas une date spécifique ou une évaluation temporelle, mais bien la totalité de ces 64 années qui se poursuit. L’événement ne doit pas être relégué dans les placards de l’histoire, pas tant que les réfugiés sont toujours des réfugiés et que les colons continuent de voler la terre palestinienne.
Aussi longtemps que Netanyahou parle le langage de Ben Gourion, d’autres épisodes « catastrophiques » suivront. Et aussi longtemps que les Palestiniens tiennent à leurs clés et à leurs actes, les anciens peuvent mourir mais les jeunes n’oublieront jamais.
**sumud : voir : L’âme du peuple palestinien
*Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com.
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Olivia Elias - AFPS, jeudi 5 avril 2012
“ Les politiques et pratiques israéliennes de colonisation, plus précisément la construction de colonies, la confiscation de terres, le régime de zonage et de planification urbaine, les évictions et les démolitions forcées et le traitement préférentiel accordé aux colons auteurs d’actes violents à l’égard des Palestiniens sont discriminatoires et violent les obligations internationales d’Israël en matière de droits de l’homme. De telles politiques sont sources d’énormes difficultés pour les Palestiniens alors que dans le même temps les colonies israéliennes bénéficient d’avantages généreux et d’infrastructures. Sur le plan sécuritaire, un tel traitement différentiel n’a aucune justification rationnelle et est uniquement basé sur l’origine nationale ” (7) .Il est intéressant d’examiner de plus près les éléments pris en considération par Ban Ki-moon pour arriver à ces graves conclusions. D’autant plus intéressant qu’Israël vient de se retirer du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU après que celui-ci ait décidé l’envoi de la première mission d’enquête internationale en Palestine occupée.
Traitement différencié au regard de la loi1.3 La zone C
« La majorité des infractions survient dans les quartiers peuplés de colons israéliens ». Mais « des procédures à leur encontre ne sont engagées que dans 20 % des cas alors que 80 % des Palestiniens sont poursuivis ». (16). Enfin, le rapport établit un lien direct entre la politique de démolition des maisons à Jérusalem-Est et l’expansion des colonies et fournit plusieurs exemples de cela (17) et (18).
Application différenciée de la loi2. Inégalité des Palestiniens et des Israéliens face aux actes de violence
Colons : Selon le Contrôleur israélien, plus de 2100 cas de construction non autorisée dans différentes colonies ont été portés à l’attention des autorités, lesquelles ont laissé faire dans 77 à 92 pour cent des cas (20).
Palestiniens : de 1998 à 2009, près de 2 450 structures situées en Zone C (y compris des structures résidentielles et 20 citernes d’eau) ont été démolies par les autorités israéliennes car construites sans permis. Plus de 3 000 ordres de démolition courent toujours, visant entre autre18 écoles. Plusieurs communautés établies en Zone C ont subi de multiples vagues de démolitions (19).
Disparités extrêmes des moyens mis en œuvre pour identifier les coupables2.2 Comportement de l’armée israélienne
Colons : l’ONG israélienne Yesh Din a examiné 642 enquêtes ouvertes à la suite d’accusations de violence à l’encontre de Palestiniens ou de leurs biens. 539 ont fait l’objet d’une décision finale. Dans 91 % des cas, celle-ci a consisté à clore purement et simplement le dossier, le plus souvent pour les motifs suivants : « manque de preuves » et « agresseur inconnu » (29).
Palestiniens : en revanche, si le coupable présumé est un Palestinien, « Des opérations de recherche et d’arrestations à large échelle sont souvent lancées… accompagnées fréquemment de l’imposition de couvre feu sur les villes/village palestiniens ». Entre septembre 2010 et juin 2011, l’armée israélienne a mené 3 791 opérations de recherche qui ont conduit à l’arrestation de 2 760 Palestiniens (31).
Traitement judiciaire : deux régimes distincts
Les colons « sont jugés par des tribunaux civils qui offrent une meilleure protection dans de nombreux domaines, y compris le droit de voir un avocat, le délai de détention avant de comparaître devant un tribunal et la pénalité maximale infligée ».
Les Palestiniens : « la plupart des personnes arrêtées seront jugées par des tribunaux militaires israéliens » (31)
Pour consulter le rapport 2011 au complet : http://unispal.un.org/UNISPAL.NSF/0/B3A4BFA2EEAF830D85257928004A961BConclusion du Secrétaire général de l’ONU :« Les colons bénéficient d’une impunité de fait »« Les colons qui perpètrent des violences à l’égard des Palestiniens et de leurs biens bénéficient d’une impunité de fait alors que des ressources substantielles sont engagées pour poursuivre les Palestiniens accusés de violence contre les premiers. Le résultat est un système manifestement discriminant à l’égard des Palestiniens, sur le plan du droit comme de la pratique » (31).